Cependant, à te parler à cœur ouvert, comme du reste tu le fais avec moi, je suis attristé de te voir, malgré ton gros bon sens, donner tête baissée dans certaines extravagances du jour : tu es bien jeune, il est vrai, puisque tu vas avoir seulement dix-neuf ans à la Saint-Martin ; c’est pourquoi j’aurais mieux aimé te garder auprès de moi : nous aurions cultivé ensemble notre champ. On respire à la campagne un air plus sain que dans les grandes villes, surtout on ne s’y monte pas la tête comme à Paris. Enfin, je n’ai point de reproche à me faire à ce sujet, car c’est bien contre mon gré que tu as abandonné la charrue pour te faire ouvrier typographe. J’ai assez bataillé avec ta pauvre mère, un cœur d’or, mais trop ambitieuse pour toi. Il faut dire aussi que l’instituteur, un brave homme s’il en fut ja-