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pour s’occuper exclusivement de son estomac et de celui des autres.

Il nourrissait un acteur, mais avec l’intention bien évidente de l’assassiner à coup de dîners.

En effet, il eut, en quelques années, deux invités tués à sa table.

À la mort du premier, quelqu’un vint lui annoncer cette victoire.

— Comment, fit M. B… avec sa petite voix, il est mort ?

— Mon Dieu, oui ! Mort cette nuit d’une indigestion.

— Quel ingrat ! s’exclama M. B…, il meurt aujourd’hui, et je lui ai acheté un chapeau neuf avant-hier !


II


Un mangeur non moins célèbre fut le nommé Thomas l’Ours, également abonné dudit café.


Thomas l’Ours n’avait aucune fortune ; sa seule