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main, avec un tremblement dans la voix, était passée en proverbe.

Tout le monde artistique contemporain de cette époque se souvient de l’anecdote de l’âne.


VII


Dans une pièce, il fallait qu’à un moment donné, on entendît, dans la coulisse, le braiement d’un aliboron.

M. Dorlanges fut chargé de ce rôle important. Quand son patron lui annonça cette nouvelle, avec sa brusquerie ordinaire, l’infortuné se sentit pâlir.

Le malheureux ne savait pas faire l’âne.


Il se prit à étudier avec conscience.

Chaque jour, quand les artistes passaient devant son cabinet, ils l’entendaient pousser des hi-hans continuels ; mais ces hi-hans ne rappelaient en rien ceux de l’asinus. C’était tantôt le chant du coq, tantôt le coassement de la grenouille.