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L’histoire de sa vie est un long éloge.

Garçon boucher à dix-huit ans, à dix-neuf ans il achetait le fonds de son patron.

Sans patrimoine aucun, sans autres ressources qu’une énergie du diable, il visa la fortune.

Cette dernière se laissa toucher.

Si bien toucher, qu’à quarante ans il se retirait du commerce et liquidait ses comptes.

Il avait cinquante mille francs de rentes.


Alors, quand il se vit riche, il se décida à se donner quelques douceurs.

Il changea de mobilier.

Celui qu’il possédait et qui lui avait été laissé par son prédécesseur, fut vendu.

Il rapporta dix-sept francs cinquante centimes.

Quand on vint dire ce chiffre à M. Dejean, il s’écria :

— Les malheureux ! ils se sont fait voler.


Rentré dans la vie privée, il s’ennuya.

Quelqu’un vint lui proposer une direction de théâtre.