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— Oui, monsieur, répondis-je assez étonnée de cette brusque interpellation, c’est moi.

— Vous voulez entrer dans les chœurs ?

— C’est mon plus grand désir.

— Vous n’avez jamais joué la comédie ?

— Jamais.


Et, tout en m’interrogeant, il ne cessait de me regarder.

— Chantez encore, fit-il.

Je me tournai vers le régisseur, comme pour lui demander son autorisation.

— Obéissez, me dit-il ; monsieur est le directeur du théâtre.

Je chantai le troisième couplet.


Le monde théâtral connaît M. Fournier, un des directeurs les plus intelligents de Paris, mais aussi un des plus fantaisistes.

Il me faisait chanter ainsi parce qu’il cherchait, depuis quelques jours, une jeune fille pour remplacer madame Deshayes dans le Fils de la Nuit.