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Elle me proposa d’entrer avec elle dans les chœurs de son théâtre.

Je chantais suffisamment, — disait-elle. — Elle me faisait espérer quarante francs par mois. C’était peu, mais, avec de l’économie, on pouvait vivre. En outre, rien ne m’empêcherait de profiter des loisirs que me laisseraient les répétitions et les représentations, pour continuer mon état de modiste.

J’acceptai avec reconnaissance.


Le soir même, elle me présenta au régisseur, qui me fit entrer dans son cabinet et m’invita à chanter.

J’obéis avec cette bonne volonté que l’on me connaît lorsqu’il s’agit de roucouler.

J’avais à peine terminé le second couplet d’une romance dont je ne me rappelle plus ni l’air ni les paroles, que la porte s’ouvrit brusquement et qu’un étranger parut.


C’était le directeur, M. Marc Fournier.

— C’est vous qui chantez ainsi ? me dit-il.