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sines. On comprend que je n’étais pas disposée à renoncer au spectacle après tant d’efforts.

Je m’arrêtai près du canal devant un marchand de vins…

J’entrai et je commençai :


Fouler le bitume

Du boulevard, charmant…


Je ne pus continuer, car deux bras vigoureux me saisirent assez brusquement.


En ce moment la porte de l’arrière-boutique s’ouvrit.

— Laissez donc faire cette pauvre petite ! dit un ouvrier.

Et il me fit entrer.

Je recommençai la ronde.

Quand j’eus fini, on me donna quelques sous… Je ne les comptai pas… Je courus au théâtre… Je tendis l’argent à la buraliste… et, pour la première fois de ma vie, j’entrai dans une salle de spectacle.

Je ne me rappelle plus les sensations de cette