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Pour moi, l’humanité se composait de deux hommes :

De mon père d’abord,

Et ensuite de M. Artus, chef d’orchestre du théâtre de l’Ambigu, qui passait dans le quartier pour un grand musicien, et que je savais l’auteur de quelques-unes de mes chansons favorites.

Quand M. Artus passait devant la cité Riverin, je le saluais avec le respect que je croyais devoir à l’homme qui, dans ma pensée enfantine, partageait avec mon père la gloire de la musique française.


IV


À l’âge de douze ans, j’entrai en apprentissage chez une modiste du quartier.

J’y restai quinze jours ; le seizième, ma maîtresse me renvoya sous prétexte que je faisais trop de bruit et que mes chansons empêchaient les ouvrières de travailler.