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» C’est dans cette feuille que M. Auguste Villemot s’amuse à me hacher menu comme chair à pâté.

» Si M. Villemot avait dit que je chante faux et que je n’ai aucun talent, je l’aurais trouvé sévère, mais je n’aurais soufflé mot, attendu qu’il était dans son droit, et que nul plus que moi ne respecte les droits de la critique. Toutefois, l’honorable rédacteur de la Nation me semble en franchir les bornes aujourd’hui.

» Je ne m’arrête pas au reproche de maigreur qui m’est adressé. M. Villemot, que je n’ai jamais vu, mais qui passe pour l’un des plus jolis garçons de Paris, a le droit de se montrer difficile à l’égard des femmes. J’arrive tout de suite au second reproche, beaucoup plus singulier, celui de chanter à l’Alcazar. Une artiste qui veut vivre sérieusement de sa profession est bien obligée de chanter là où on l’engage, là où on la paye. Je ne demanderais pas mieux que de signer un magnifique traité avec l’Opéra-Comique, et je serais très-reconnaissante à M. Villemot s’il voulait m’en faciliter les moyens.