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Je perdis mon procès, et depuis cette époque je suis une des pensionnaires les plus exactes de l’Alcazar.


X


Ma rentrée chez Goubert fut un triomphe. Je ne veux pas en faire le récit, car, vraiment, je m’aperçois que je vais d’immodestie en immodestie.

Mais le lecteur, j’en suis certaine, m’a déjà pardonné cette vanité à jet continu.

Il a compris du premier coup que, pauvre fille jadis, sans ressources et sans avenir, je dois éprouver une joie immense de me voir aujourd’hui acclamée par la foule et fêtée par tout le monde, et que mes accès d’orgueil sont comme des remercîments à Dieu de m’avoir fait un présent doré après le passé sombre qu’il m’avait infligé.

Et puis le succès enivre, et l’on sait qu’il ne faut pas en vouloir aux personnes grises.

— Laissez passer l’ivresse de Thérésa !