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IX


Je restai un mois à l’Eldorado, pas davantage. Dès les premiers jours, la nostalgie de l’Alcazar m’avait prise.

Je ne retrouvais pas dans cet établissement mon public de là-bas, ce public ému, bruyant, fanatique.

Et puis, il y a trop de dorures à l’Eldorado. Goubert, que je voyais souvent, regrettait mon départ et m’engageait continuellement à rentrer chez lui.

Un jour que ma nostalgie était plus forte que de coutume, j’acceptai les nouvelles propositions de Goubert ; je signifiai au directeur de l’Eldorado que je le quittais, et le soir même je chantais à l’Alcazar.

Il s’ensuivit un second procès.

La Gazette des Tribunaux en a donné le détail.

Le directeur de l’Eldorado me demandait 40,000 francs de dommages et intérêts, et je ne sais quelle somme par chaque jour d’absence.

On voit que déjà l’on me traitait comme une étoile véritable.