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III


Ma grande vogue commençait, mais mes appointements étaient toujours aussi modestes.

Goubert m’avait bien donné quatre cents francs par mois de son propre mouvement, mais ce mouvement-là me semblait encore bien timide.

Un matin je fis la rencontre de M. Lorge, qui venait de s’emparer des rênes de l’Eldorado.

— Goubert vous a enlevée à nous, me dit-il, voulez-vous que je vous enlève à lui ?

— Diable ! répondis-je ; c’est qu’il y a le côté de la reconnaissance.

— Nous l’avons prévu ; mais six cents francs par mois peuvent faire de vous une ingrate peut-être ; nous vous les offrons.

— Je vous remercie, mais je refuse. Goubert m’a devinée. C’est à lui que je devrai probablement ma fortune… Malgré la modestie des appointements qu’il me sert, je me dois à lui. Repassez quand j’aurai capitulé avec ma conscience.