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heure, et à minuit, quand les spectateurs sont partis et que je m’éloigne à mon tour, je trouve toute une garde d’honneur d’hommes en blouse. Quand je passe devant eux ils se découvrent… Ils ne disent pas un mot, mais ils me suivent à une distance respectueuse jusqu’à la voiture qui m’attend.

Braves gens ! j’ai compris ! Ils ont peur pour moi… Les allées sont désertes… il pourrait arriver un malheur à leur artiste.


VI


Un soir de l’année dernière, un violent orage se déchaînait sur Paris.

La première goutte de pluie avait chassé les spectateurs.

Il tombait une averse abondante qui détrempait la terre.

À un moment donné je regardai par la fenêtre si le ciel s’éclaircissait.

J’entendis alors une voix qui me disait :