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rieur du café-concert, mais au dehors, groupés autour des massifs de verdure qui nous servent d’enceinte.

Haletants, avides de musique et de plaisir.

Leurs yeux sont fixés sur la chanteuse.

Au troisième couplet, ils savent tous les refrains de la chanson et les répètent en chœur.


Dans le nombre, il s’en trouve plus d’un qui n’a pas dîné peut-être.

Faute de pouvoir le distinguer et lui donner du pain, donnons-lui des chansons !


Et souvent, quand je parais sur l’estrade des Champs-Élysées, je regarde tous ces pauvres diables, et j’ai envie de leur dire :

— Attention, mes amis ! c’est pour vous que je chante !


V


Je ne sais s’ils devinent tout l’intérêt que je leur porte, mais ils m’ont toujours témoigné une vive sympathie ; ils sont là à la première