Page:Valladon - Mémoires de Thérésa, 1865.djvu/249

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

faible pour la partie malheureuse de la population !

Est-ce parce que je suis fille du peuple et que j’ai été malheureuse comme eux ?

Non ! mais il me semble que ceux-là méritent tout notre intérêt.

De loin en loin ils arrachent une soirée libre à leur vie de fatigue et de travail.

Il faut les amuser à tout prix, car ils n’ont pas les moyens de revenir le lendemain.

Pour les classes aisées de la société, le café-concert n’est qu’un incident… Pour les autres, notre estrade est un piédestal, et l’établissement où l’on chante prend les proportions d’une institution.


IV


Aussi, pour me consoler des étrangers qui ne comprennent pas, j’ai, en été, les gamins parisiens qui comprennent, eux !

Ils sont là cinq ou six cents, non dans l’inté-