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tent pour les eaux d’Allemagne, nous quittons l’Alcazar et nous nous installons aux Champs-Élysées.


Ces concerts en plein vent sont très-fatigants pour les artistes ; il faut donner toute sa voix, et dominer le bruit des nombreuses voitures qui roulent vers le bois de Boulogne.

Aux Champs-Élysées, le public n’est plus le même ; quelques fanatiques nous suivent, c’est vrai, mais la masse des spectateurs a d’autres allures. Tout autour de nous, nous entendons parler toutes les langues connues et inconnues, car tous les étrangers visitent les cafés chantants des Champs-Élysées.

Les uns comprennent un peu et les autres ne comprennent pas du tout.


Pour apprécier ces drôleries parisiennes, il ne faut pas seulement savoir le français, mais encore le parisien, qui est une langue à part, une langue de convention qui ne passe pas les fortifications.