Page:Valladon - Mémoires de Thérésa, 1865.djvu/242

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Il faut l’avouer, mon entrée fut froide ; je n’obtins pas le plus petit applaudissement.

J’attaquai bravement ma romance.

Après le premier couplet, la salle entière éclatait en bravos.

On me fit bisser et rebisser.


Goubert était dans l’enthousiasme.

— Tu vois, me cria-t-il à ma rentrée dans les coulisses, tu vois que j’avais deviné juste, et c’est moi qui te le dis : avec ta Fleur des Alpes, tu vas faire courir tout Paris.

— J’étais si émue, et lui aussi probablement, que je ne m’apercevais point qu’il me tutoyait.

Il a toujours continué depuis, et quand je lui en fais l’observation, il me répond :

— Laisse donc, il y a deux sortes de gens que l’on peut tutoyer sans les humilier, les domestiques et les artistes de talent !


IX


Je lui dis vous.