Page:Valladon - Mémoires de Thérésa, 1865.djvu/229

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Mais une dizaine de francs au moins.

— J’ai une idée !… continua celui qui avait questionné, en se frappant le front. Suivez-moi !


Les deux autres le suivirent.

Ils entrèrent chez un éditeur de musique dont je sais le nom, mais que je garde pour moi.

— Monsieur, dit le jeune homme à l’idée, nous venons vous proposer de nous acheter une romance dont monsieur a fait les paroles, monsieur la musique, et que je vais vous chanter, parce que je suis le seul d’entre nous trois qui aie un peu de voix.

L’éditeur fit la grimace.

Cependant il dit :

— Chantez toujours, nous verrons après.


Le jeune homme chanta.

— C’est bien simple, fit le marchand de musique, mais demain justement j’ai besoin de romances pour un café-concert qui s’ouvre. Je vous en donne quinze francs.

Les trois amis se regardèrent ; ils n’espéraient pas tant.