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le bezigue et le domino à quatre, et souvent lorsqu’un chanteur avait fini sa romance, il venait sans façons se mêler à ces parties.

C’était l’art foncièrement intime.


III


Chacun avait sa petite industrie en dehors : tel artiste tenait boutique d’épicerie dans le jour ; telle artiste travaillait dans la couture.

La fleuriste elle-même vendait le matin des fleurs à la halle.

Cette fleuriste avait trouvé un petit moyen assez ingénieux de se défaire sûrement de cinq ou six bouquets par soirée.

Cinq ou six bouquets au café Moka étaient une vente extraordinaire !

Elle les mettait en loterie.

Le billet coûtait cinq sous.

Il y en avait vingt.

Chaque spectateur avait le droit d’en prendre.


Je dois avouer qu’on n’abusait pas de ce droit.