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Depuis, j’ai reçu beaucoup de bouquets, mais je conserve encore religieusement quelques feuilles fanées de la première ovation qu’on m’a faite dans ma carrière artistique.


VII


Lyon est assurément une belle ville.

Mais il n’y a qu’un Paris au monde.

Il me manquait là-bas l’air, le bruit du boulevard.

Parfois j’avais des accès de désespoir.

Je me reprochais amèrement d’avoir quitté ce Paris, où j’avais été si malheureuse pourtant.

J’éprouvais un irrésistible entraînement vers ma ville natale.

Pourquoi ?

Je n’en sais rien ! mais le désir de revoir Paris devint si vif qu’il altéra ma santé.

J’avais la nostalgie de la grande ville… la nostalgie de la misère.