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t-il en me lançant des bouffées de tabac au visage.

— Oui.

— Madame habite Lyon ?

— Non, monsieur.

— On dit que c’est une ville superbe. Moi, qui ai parcouru toute la France, je n’ai jamais été à Lyon… N’est-ce pas étrange ?

— En effet.

— Cependant j’ai failli y aller… On m’avait proposé un engagement en 1846, mais, à cette époque, j’étais lié au théâtre de Quimper, où, je peux le dire, j’étais l’idole du public. Oui, madame, continua l’homme à la veste de velours, je suis artiste lyrique… je chante les basses profondes… Après-demain, je compte débuter à Lyon.

— Au Grand Théâtre ?


— Le théâtre ? ah bien, oui ! j’en ai assez… Voyez-vous, madame, au théâtre on n’arrive que par l’intrigue, et, malheureusement, je ne suis pas intrigant, moi… je suis la franchise