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Je fis, comme bien vous pensez, d’amères réflexions sur ma situation.

Je comparais ce second voyage au premier, que j’avais fait quelque temps auparavant.

Alors, j’étais heureuse, insouciante… j’espérais.

Cette fois je me voyais abandonnée, seule, fuyant la misère et tombant dans l’inconnu.


Comme cela se fait dans les grandes circonstances, je récapitulais ma vie.

— Mon Dieu ! me disais-je, mieux vaut encore vivre tranquillement là-bas, que de mener à Paris une existence tourmentée. Après tout, la province a ses charmes ; il n’y a pas le bruit et le mouvement parisiens, mais j’y trouverai le calme.


Au bout de cinq minutes, j’étais convaincue que Paris était la plus détestable ville du monde, et qu’il fallait absolument prendre le train omnibus pour aller chercher le bonheur au delà des fortifications.