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— De tout mon cœur.

Bernard Latte me conduisit à l’Alcazar, chez M. Mayer, qui m’offrit un engagement à raison de cinq francs par soirée.

J’acceptai.


V


L’Alcazar n’était pas encore à cette époque ce qu’il est aujourd’hui ; la grande vogue des cafés-concerts n’avait pas commencé ; d’ailleurs, la troupe de Mayer était pitoyable ; nous étions là une collection d’inconnus des deux sexes sans aucun talent. Mayer avait beaucoup compté sur un géant en carton qui paraissait de temps en temps sur le théâtre et faisait semblant de jouer du cornet à piston ; un orgue servait d’orchestre, et les murs, fraîchement peints, exhalaient une insupportable odeur de peinture.


Dès le premier jour, j’avais loué une petite