Page:Valladon - Mémoires de Thérésa, 1865.djvu/174

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Je le regardai sans répondre.

Sa persécution m’avait rendue rêveuse. Quelle est la femme qui ne pense pas un peu à celui qui pense beaucoup à elle ?

Il était jeune, — je n’ose dire beau, — tant j’ai peur de ma Gardeuse d’ours.

Il répéta sa phrase.

— Je vous aime pourtant, ajouta-t-il.


Je ne sais s’il comprit à mon regard que je n’étais pas disposée à répondre à cet aveu par des banalités, car il me tendit son bras.

Je le pris.


Il me dit qui il était.

C’était un garçon naïf, plein de foi, et il me sembla bien qu’il me dit encore qu’il était riche.

Tout en causant, le calme lui était revenu ; il me parla de ses projets.

Il voulait s’emparer de ma vie pour en faire une vie luxueuse et toute d’adoration.


Quand nous nous trouvâmes sous le réverbère