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IV


Mon refus l’étonna sans doute, car il revint le lendemain.

Et, ce lendemain-là, il m’envoya une nouvelle lettre et de nouvelles fleurs.

Mais la lettre était déjà plus respectueuse et les fleurs étaient plus belles.

Je relevais la tête fièrement sous cette insistance flatteuse, mais je demeurai muette comme la veille.

Il se piqua au jeu, et, un mois durant, ce furent lettres et fleurs, lesquelles restaient toujours impitoyablement sans réponse.


Enfin, un soir, que je sortais de la représentation, je le vis qui m’attendait à la porte.

Il était pâle, tremblant, et quand il s’approcha de moi pour me parler, je crus qu’il allait se trouver mal.

— Mademoiselle, me dit-il, vous êtes donc bien rigoureuse…