Page:Valladon - Mémoires de Thérésa, 1865.djvu/172

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Il m’écrivit en m’envoyant un bouquet.

Mon étonnement fut grand ; c’était la première fois que, pauvre fille assez déshéritée de ces sortes de galanteries, je recevais pareille déclaration.

Je ne répondis point.

Toute privée que j’étais des hommages de cette sorte, je savais quelle était l’opinion de certains hommes sur les filles de théâtre.


Je ne comprenais point que, par cela seul qu’on était sur les planches, un homme se crût le droit, le soir même, de vous offrir son cœur enveloppé dans un souper.


Je ne le comprends pas encore, du reste, et il faut qu’on élève les jeunes gens dans un curieux mépris des actrices pour qu’ils traitent celles qu’ils ne connaissent point comme ils traitent celles qu’ils connaissent.