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Après le premier couplet, dit avec un exquis sentiment de la fausse musique, un gandin se leva et fit mine de lancer un énorme bouquet sur la scène.

— Imbécile ! s’écria l’actrice ; je vous ai dit de me le jeter après le troisième couplet.

On riait un peu.


Le gandin et le bouquet se retirèrent au fond de la loge.

Quand l’actrice eut terminé sa ronde, elle attendit…

Le gandin s’était endormi.

Elle s’approcha de l’avant-scène, et murmura assez haut pour être entendue des premiers rangs de l’orchestre :

— Idiot, vous oubliez mon bouquet !


Une seconde après, les fleurs tombèrent aux pieds de la grande artiste.