Page:Valladon - Mémoires de Thérésa, 1865.djvu/156

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Les habitués des fauteuils d’orchestre échangent de grosses plaisanteries avec les personnes qui se sont procuré des premières loges à raison de dix francs.

La débutante paraît.

Une pluie de fleurs l’accueille et l’encourage.

Elle salue le public avec beaucoup de grâce.

Parfois elle dit à un jeune Cocodès des avant-scènes :

— Bonjour, Anatole ; c’est bien gentil à toi d’être venu voir ta petite Ernestine.

Le public est tellement habitué à toutes ces extravagances qu’il a pris le parti de ne plus s’étonner de rien.


Un soir, une jeune personne qui renforce les chœurs de sortie au théâtre du Palais-Royal, ayant voulu prouver à son directeur qu’elle pouvait aspirer à d’autres destinées, organisa une représentation dans laquelle elle jouait quatre rôles différents.

La première pièce était un vaudeville dans lequel elle avait à chanter une ronde.