Page:Valladon - Mémoires de Thérésa, 1865.djvu/129

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

De temps en temps, un quart de gandin s’égarait dans ce restaurant.

Le nouveau venu devait être présenté à Clémence, qui, d’un regard, toisait le néophyte, lui donnait un léger coup sur l’estomac, et lui disait avec sa franchise accoutumée :

— Ne fais pas de manières, et assieds-toi là-bas, à côté de Reynard. Tu sais, mon petit, que tu peux demander deux fois du même plat, mais que cela ne t’arrive pas souvent !


IV


Le seul client que Clémence n’ait jamais osé tutoyer, était un homme entre deux âges, l’ami des comédiens, qui avait une petite fortune. Il venait prendre ses repas à la table d’hôte.

Il était généralement considéré comme le Péreire de la maison, car, deux ou trois fois par semaine, il offrait le café aux dames, et, le dimanche, il ajoutait à ses libéralités un petit verre de liqueur.