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III


Quant à la population féminine, elle se composait du fretin dramatique, de ces bonnes filles qui ne se font pas teindre les cheveux et qui n’ont pas les moyens de nourrir un chien vert, de la plupart enfin de celles que le lecteur connaît déjà.


Les unes ne faisaient que ce seul repas dans la journée. Je fus souvent du nombre. Avec les maigres appointements que les actrices non classées au théâtre émargent, elles ne peuvent déjeuner que de loin en loin.

Les autres étaient de pauvres femmes qui vivaient au jour le jour d’un grog qu’on leur offrait au café du Cirque, ou d’une double semelle à la sauce piquante qu’elles récoltaient à minuit au café des Mousquetaires.


Clémence tutoyait tous ses habitués.