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vous. La place était fournie abondamment de chaises et de fauteuils en fer placés là pour les promeneurs du jour.

Toutes les tribus du boulevard, celles qui étaient chassées en même temps du café des Mousquetaires, du café du Cirque et du café de la Porte-Saint-Martin, venaient s’installer sur ces chaises et dans ces fauteuils, et y devisaient entre elles jusqu’à trois heures du matin.


C’était là ce qu’on appelait aller à Coblentz.

Les premières nuits, les sergents de ville avaient bien essayé de chasser encore cette tribu errante, mais comme elle était composée souvent d’artistes connus, comme il leur était donné de saluer parmi eux MM. Paulin-Ménier, Lacressonnière, Omer et autres, ils avaient fermé les yeux, et, la plupart du temps, ils venaient causer avec nous.

Quels étaient les sujets de conversation à Coblentz ? C’est ce dont je ne me souviens plus.

On disait du mal de celui-ci, on disait du bien de celui-là.