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LES IRRÉGULIERS DE PARIS.

Il était à Zantha lorsque Byron, « ceint des lauriers du Parnasse, » aborda à Missolonghi.

Cependant l’uniforme de major s’était usé, et les vingt écus étaient mangés. Il n’avait pas de position fixe et devait vivre en aventurier. « J’allais à bord du vaisseau français partager le biscuit du matelot, ou je me perdais dans les coins fertiles de la vieille Hellas : tantôt au sommet des montagnes, tantôt dans le fond des vallées, me nourrissant de l’olive, fruit de Minerve, ou de l’oignon qui fait pleurer. »

À la fin pourtant, il part, revient ; son enthousiasme se réchauffait les soirs qu’il avait dîné mal, et il partait en Grèce. Il fit deux ou trois voyages, et, un beau jour, on les vit paraître, racontés dans une langue à la fois familière et solennelle, sous la forme d’un in-octavo imprimé chez Firmin-Didot.

Je l’ai feuilleté. Le père Chaque en a, sous son chevet, un exemplaire doré sur tranche et relié en chagrin.

Du reste, la Revue des Deux-Mondes elle-même ouvrit ses colonnes au volontaire de l’insurrection, et publia deux lettres de lui signées : « Chaque, soldat de l’indépendance. »

Son ouvrage est intitulé :

MES CAMPAGNES EN GRÈCE
par Chaque, ancien Pallicare.

Malheur aux philhellènes !

Pendant dix ans, tant qu’il resta un exemplaire de