reur, et marchant surtout la nuit. C’est pour qu’on l’arrête et qu’il puisse montrer ses papiers.
Sous tous les quartiers de lune, il a été par les grands chemins, se rendant où l’appelaient la lettre d’un maître d’école, une invitation à déjeuner d’un collègue, l’assignation d’un magistrat.
Car il est connu des magistrats ; les marchands de soupe sont mauvaise paye, et on lui doit 5 francs à Arpajon, un écu à Gonesse, 52 sous à Saint-Mandé. Il va nuitamment où l’appellent ses intérêts, consolé en route par l’idée qu’il va parler et montrer ses certificats. Il est célèbre à dix lieues à la ronde, et quand, le matin, aux premières heures du jour, les paysans qui vont aux champs voient un homme assis sur les marches de la mairie, qui attend que le village s’éveille, ils disent : « C’est le petit qui a des papiers. »
Qu’est devenue décidément, dans cette vie extra-muros, l’ambition de Poupelin, et que reste-t-il de ses rêves de gloire ?
Poupelin, comme beaucoup d’hommes politiques, a perdu la foi. Il va maintenant à la dérive. Il a pour la dernière fois, l’an passé, usé des protections qui lui restaient, pour obtenir d’être admis à faire son surnumérariat comme apprenti sous-contrôleur dans l’administration des Petites-Voitures ; et encore