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femmes… ils ne peuvent pas faire coucher le cuirassier avec eux. Moi, j’ai Angelina. Mets-toi à ma place… »

À sa place, non. — Angelina était trop maigre !

C’était donc moi, le célibataire, qui devais rendre ce service à la communauté : je n’ai pas osé refuser.


Oh ! quel supplice ! Toujours ce grand cuirassier avec moi ! Il a dit au propriétaire qu’il était mon frère, pour expliquer notre concubinage.

Que dirait ma mère chargée d’un autre fils ? — accusée d’avoir un enfant que mon père ne connaît pas !

Oui, c’est du concubinage ! Ce cuirassier se mêle à mes pensées, entre dans ma vie, m’empêche de dormir, si j’en ai envie, de marcher si ça me prend ; ses jambes tiennent toute la place ! Il a une pipe qui sent mauvais et un crâne qui me fait horreur, dégarni du milieu comme une tête de prêtre ou un derrière de singe. Il me tourne le dos pour dormir, je vois cette place blanche… je me suis levé plusieurs fois pour prendre l’air ; j’avais envie de l’assassiner !

Mais, un beau matin, je n’ai plus senti son grand cadavre près de moi. Il était parti ! parti en emportant mes bottines. J’ai dû attendre la nuit noire pour remonter, en chaussettes, à l’hôtel Lisbonne, j’avais l’air d’un pèlerin, — d’un jeune marin qui avait promis dans un naufrage de porter un cierge, pieds nus ou en bas de laine, à Sainte-Geneviève.


On m’a battu pendant toute mon enfance, cela m’a