à se faire offrir cent sous ; l’autre pour un poète qui voulait être ouvrier pendant quatre jours afin de ressembler à Gilbert ou à Magut.
Il ne faut pas songer au bonnet de papier et au bourgeron bleu !
Quel autre métier ? — Celui de l’oncle menuisier, celui de Fabre cordonnier ? Je me suis gardé d’en rien dire au journaliste ni à Matoussaint, ni à sa bande, mais je suis allé dans les gargotes m’asseoir à côté de gens qui avaient la main vernissée de l’ébéniste ou le pouce retourné du savetier. J’ai lié connaissance, j’ai payé à boire, j’ai dérangé mon budget, crevé mon bilan, quitte à ne pas manger les derniers du mois !
Tous m’ont découragé.
L’un d’eux, un vieux à figure honnête, les joues pâles, les cheveux gris, m’a écouté jusqu’au bout, et puis, avec un sourire douloureux, m’a dit :
« Regardez-moi ! Je suis vieux avant l’âge. Pourtant je n’ai jamais été un ivrogne ni un fainéant. J’ai toujours travaillé, et j’en suis arrivé à cinquante-deux ans, à gagner à peine de quoi vivre. C’est mon fils qui m’aide. C’est lui qui m’a acheté ces souliers-là. Il est marié, et je vole ses petits enfants.
Il parlait si tristement qu’il m’en est venu des larmes.
— Essuyez ces yeux, mon garçon ! Il ne s’agit pas