M. Bonardel attend un moment, me donne deux minutes.
Les deux minutes passées, il étend la main vers un cordon de sonnette et le tire.
« Reconduisez monsieur. »
Il remet le nez dans ses papiers. J’emboîte le pas du domestique et je sors, la tête perdue.
CE-QUE-JE-SAIS-FAIRE ????
J’ai encore cherché toute la nuit, je n’ai rien trouvé.
J’ai lié connaissance avec un fils d’usinier, brave garçon que je mets franchement au courant de ma situation d’argent, d’esprit et d’ambition ; je lui fais part de mes déconvenues et de mes maladresses.
Il me répond en bon enfant :
« J’ai mon oncle qui est fabricant aussi, mais qui ne vous recevra pas comme M. Bonardel. Je lui parlerai de vous : allez le voir mardi, et bonne chance ! »
Mardi est arrivé.
Je m’ouvre à l’homme, il m’écoute avec bienveillance.
Quand j’ai fini :
« Eh bien ! je ne veux pas qu’il soit dit qu’un garçon de courage, qui demande à s’occuper, ne trouvera pas de travail chez moi. Vous entrerez à l’usine pour faire la correspondance. Vous savez tourner une lettre, comprendre ce qu’il y a dans les lettres des autres ? »
Je réponds : « Oui. »