XXIX
MONSIEUR, MONSIEUR BONARDEL.
Que faire ?
Copier des rôles ? Mais pourrai-je ! J’ai une écriture d’enfant, embrouillée et illisible. On disait dans les classes de lettres : « Il n’y a que les imbéciles qui peignent bien » ; on promettait le prix de calligraphie au plus bête. Et moi, faisant chorus avec mon professeur, ce niais ! avec mon père, cet aveugle ! j’étais presque fier d’écrire si mal. On trouvait cela original et coquet de la part d’un fort.
Si, au lieu de faire des discours latins, j’avais fait des bâtons, — si, au lieu d’étudier Cicéron, j’avais étudié Favarger ! — je pourrais aujourd’hui copier des rôles le jour, et être libre le soir, ou bien les copier la nuit et bûcher le jour à mon choix ! Il eût suffi de cela pour que je fusse libre.
J’ai cherché tout de même les demandes de copistes derrière les grillages du Palais de Justice, dans les