Page:Vallès - Le Bachelier.djvu/348

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

çant sa toque blanche sur sa tête ; vous avez de l’éducation. Prononcez. »

Diable !

Si je me prononce contre lui, me laissera-t-il encore venir à deux heures moins cinq pour déjeuner : quand l’avis affiché sur le mur dit qu’à partir de deux heures tous les repas sont de seize sous ?

J’hésite.

Le cuisinier répète en tapant sur la table :

— Je prétends que le refrain est comme ceci :

Il chante :

C’est la lanterne
De DiogeRne.

L’autre me regarde. Je me prononce :

« Oui, l’on dit DiogeRne ! »

Que ceux qui ne connaissent pas le repas à cheval me jettent la première pierre ! mais que ceux qui le connaissent me pardonnent !

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Je n’ai pu persister dans la voie d’hypocrisie où je m’étais engagé ! Dès que le patron a été sorti, m’approchant de Rogier et lui demandant pardon du regard et de la voix, tête baissée :

« Monsieur, je viens de mentir. On dit Diogène !

— Sans r ?

— Sans r.

J’ai laissé retomber mes bras et me tient devant mon juge avec des airs de statue cassée.

— Mais pourquoi alors ?… »