à un huissier de chez lui, et qui désire se venger de cet huissier par une chanson. Savez-vous faire ça ? »
C’est de l’Archiloque qu’on me demande. Il faut saisir le fouet de la satire !…
« Je le saisirai ! dis-je à madame Gaux, qui ne comprend pas très bien d’abord et me fait répéter et m’expliquer.
— Bon — Rendez-vous à l’hospice Dubois. Vous demanderez M. Poirier et vous lui direz que vous venez de ma part pour cracher sur l’huissier. C’est ce qu’il a dit. Je cherche quelqu’un pour cracher sur un huissier. »
J’arrive à l’hôpital.
« M. Poirier ?
— Que lui voulez-vous ? »
Je n’ose dire pourquoi je viens. Je parlemente ; on tient la porte fermée. Enfin je me décide à demander un bout de papier.
« Lui porterez-vous ce mot ? dis-je au concierge.
— Oui. »
J’écris le mot.
- Monsieur,
Je suis la personne envoyée par madame Gaux et qui doit c—r sur l’huissier.
« Avez-vous une enveloppe ?
— Non, répond l’hôpitaleux. »
Je donne le mot plié en quatre.