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Il y a de la verdeur et de la force là-dedans, savez-vous bien ? »

Je ne sais pas : je sais seulement que c’est le fond de mon cœur.

J’ai peint les dégoûts et les douleurs d’un étudiant de jadis enterré dans l’insignifiance d’aujourd’hui. J’ai parlé de la politique et de la misère !

« Il faut attendre un nouveau régime. Je ne crois même pas qu’un journal républicain, politique, vous prendrait cette page ardente. Cependant je vais vous donner un mot pour X… »


J’ai porté le mot. J’ai entrevu X…. entre deux portes.

« Ah ! de la part de Chose ? Laissez-moi votre copie. »

Huit jours après je reçus avis que tout cautionné et tout républicain qu’on fût, on ne pouvait se hasarder à publier mon travail. Je ferais condamner le journal.

Alors l’empire a peur de ces quatre feuilles que j’ai écrites dans mon cabinet de dix francs !


J’ai repris ma copie. Je suis rentré chez moi désespéré ! Ce que je fais de personnel est dangereux, ce que je fais sur le patron des autres est bête !…


Pour ne pas être l’obligé du journal et n’être pas payé d’une copie non publiée, j’ai proposé à M. Mariani de lui livrer le même nombre de lignes en prose possible.