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« On ne sent pas partout le poisson ou le savon, mais on avale bien des odeurs qui soulèvent le cœur, allez ! »

Il me fait presque peur, ce vieux-là !

Il demeure pas loin de chez moi. Je le rencontre quelquefois, toujours à la même heure.

Il y a une semaine que je ne l’ai vu… Qu’est-il devenu ? — J’interroge la concierge.

« Vous ne savez donc pas ? Il y a huit jours, il est rentré, l’air triste ; il a embrassé mon petit garçon en me demandant quel état je lui donnerais. « Lui donnerez-vous un état, au moins ? » On aurait dit qu’il tenait à le savoir… Il est monté et il n’est pas redescendu. Ne le voyant plus, nous avons frappé à sa porte. Pas de réponse ! Mon mari a forcé la serrure, et nous sommes entrés. Il était étendu mort sur son lit, avec un mot dans sa main qui était déjà couleur de cire. « Je me tue par fatigue et par dégoût. »

Journal des Demoiselles.

Boulimier, un de nos anciens camarades de l’hôtel Lisbonne, est entré comme correcteur chez Firmin Didot. Il glisse de temps en temps une pièce de vers dans la Revue de la Mode. Il veut bien essayer de faire passer une Nouvelle de moi.


J’ai beaucoup de barbe pour écrire dans le Journal des Demoiselles !

Elle traîne sur mon papier pendant que je fais les phrases.