chronisme, puis le pouvoir a démoralisé les masses… On ne se lave plus, les riches vivent dans la corruption, les pauvres n’ont pas de quoi aller à la Samaritaine. Oh ! l’Empire !… »
Les rédacteurs arrivent à ce moment. Ils causent, on me laisse de côté. Cependant, à la fin, celui qui a l’air d’être le chef se penche vers Matoussaint et lui demande qui je suis.
Il dit après l’avoir écouté :
« Mais il pourrait faire notre affaire !… »
Je saute sur Matoussaint dès qu’ils sont partis.
« Il t’a parlé de moi ?
— Oui, tu peux entrer dans le journal, si tu veux. »
Déjà ? Sur ma mine ? Je fascine décidément.
« Voici, reprend Matoussaint. Nous avons besoin de quelqu’un qui aille dans les bains demander la Nymphe, et qui, si on ne l’a pas, se fâche et crie : « Comment, vous n’avez pas la Nymphe ? Tous les bains qui se respectent ont la Nymphe ! » — Tu fais alors sauter l’eau avec tes bras et tu te rhabilles avec colère. »
Je ne suis pas très flatté. Matoussaint s’en aperçoit.
« Tu ne peux pas non plus, d’un coup, arriver à l’Académie ?
— Non, c’est vrai.
— À ta place, j’accepterais. Il faut bien commencer par quelque chose. »
J’accepte, je deviens demandeur de Nymphe.