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un abonné, rien qu’un ! — Mais passe donc dans l’autre pièce… Assieds-toi sur le bouillon. »


Il y a des paquets de journaux par terre. J’ai le séant sur la vignette ; lui, il s’élance contre le mur et grimpe jusqu’à une soupente bordée de maïs, et qui a une odeur de chaumière indienne — une odeur d’enfermé aussi.

Matoussaint demeure là.

Le reste de l’appartement appartient au journal ; ce coin est le logement du secrétaire de la rédaction. Il est chez lui dans cette soupente, il peut y recevoir ses visites particulières.

Matoussaint me conte l’histoire de la Nymphe, journal des baigneurs.

C’est une feuille d’annonces qui vit, ou plutôt qui doit vivre, de publicité, comme le Pierrot, mais avec une idée de génie.

L’idée consiste à donner pour rien aux maisons de bains une feuille, que le baigneur lira en attendant que son eau refroidisse, que sa peau soit mûre pour le savon, que ses cors soient attendris et qu’il puisse les arracher avec ses ongles.

On pouvait laisser traîner les coins du journal dans l’eau ; c’était un papier étoffe qui ne se déchirait pas et ne s’empâtait point.

« Crois-tu, disait Matoussaint en se posant le doigt sur le front comme un vilebrequin, crois-tu qu’il y avait là une pensée grande !… Malheureusement, le siècle est à la prose, l’homme de génie est un ana-