« Payez-vous un verre de vin ? »
Je suis sur la pente de la lâcheté. Il me demanderait une chopine, j’irais de la chopine, je roulerais même jusqu’au litre.
On apporte des verres.
« À la vôtre ! »
Il boit, s’essuie les lèvres, renfonce son chapeau et commence :
« Vous avez l’air pauvre, vous êtes mal mis, votre figure ne plaît pas à tout le monde ; une personne qui vous veut du mal se trouvera sur votre chemin, ceux qui vous voudront du bien en seront empêchés, mais vous triompherez de tous ces obstacles à l’aide d’une troisième personne qui arrivera au moment où vous vous y attendrez le moins. Il faudrait pour connaître son nom, regarder dans le jeu des sorciers. C’est cinq sous pour tout savoir. »
Je ne puis mas mettre encore cinq sous, même pour tout savoir !
L’homme se dépêche de m’expédier.
« Vous tirerez le diable par la queue jusqu’à quarante ans ; alors, vous songerez à vous marier, mais il sera trop tard : celle qui vous plaira vous trouvera trop vieux et trop laid, et l’on vous renverra de la famille. »
Il me pousse dans le corridor et appelle le dix de trèfle.
Il n’y a plus qu’à aller du côté de l’amoureuse à Matoussaint.