célèbres, je n’ai cessé de mâcher des mots de conspiration contre Bonaparte.
Rock est venu me voir pour m’avertir que tout est prêt.
— Tes relations de high life te retiendront-elles, dit-il, en souriant ! Auras-tu le courage de quitter les bonheurs qui t’arrivent pour les dangers que je t’offre.
— Le danger, mais je l’aime, j’en serai.
Des détails maintenant…
« On est prêt, » me dit Rock.
Qui, on ?
Rock peut me confier le nom d’un des conjurés ; c’est celui d’un garçon qui était avec nous au poste du combat en Décembre.
« Va toujours ! »
Rock me donne mes instructions et me met en rapport avec un homme grave. Il a des cheveux plats, porte des lunettes ; on dirait un prêtre, s’il n’avait des favoris comme un jardinier et des moustaches comme un tambour.
C’est un professeur de philosophie qui a refusé le serment ; il a le geste hésitant, la voix nasillarde, mais la parole amère et l’œil dur — avec cela le nez un peu rouge : ce n’est pas la boisson, c’est l’âcreté du sang.
J’avais cru qu’on pouvait rire — surtout la veille de mourir — j’avais pensé même qu’il fallait rire par prudence, parce qu’on ne songe pas à soupçonner des gens qui plantent sur l’oreille du complotier