Je remercie M. Firmin ; je le quitte d’ailleurs avec l’idée qu’il se trompe ou me trompe.
Je frapperai à d’autres portes… J’irai chez Bellaguet, Massin, Jauffret, chez Barbet ou chez Favart, et je leur dirai :
— Je n’ai besoin que de gagner 30 francs par mois ; je vous donnerai trois heures, deux heures par jour pour 30 francs — je sais bien le latin, vous verrez ! — essayez-moi, faites-moi faire un thème, un discours, des vers…
J’ai commencé par Bellaguet.
Il tient une grande boîte, rue de la Pépinière, et mène les élèves à Bonaparte. Je me recommande de mon titre d’ancien « Bonaparte ».
— Vous êtes trop jeune.
M. Benoizet m’avait dit que j’étais trop vieux !
« Vous êtes trop jeune, reprend M. Bellaguet ; il faudrait sortir de l’École normale ! Plus âgé, déjà connu, avec des recommandations et des cheveux gris, je ne dis pas !… Il y a des routiniers qui gagnent, non pas 30 francs par mois, mais 300 et 400 francs même ! et qui ne sont pas bacheliers ; mais ils ont une façon qui est connue, on sait qu’ils s’entendent à seriner les élèves.
C’est ce que le père Firmin m’avait dit !
Je suis trop vieux pour les uns, trop jeune pour les autres.