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« Ce n’est pas votre faute ; vous êtes trop vieux pour ces places-là, voilà tout… trop vieux. »

J’y serais resté, dans cette place, malgré l’odeur !

Je n’ai eu qu’un moment de faiblesse et de basse envie dans tout le mois : c’est quand j’ai senti le chou dans la respiration de l’aveugle.


BAHUTS.

« Mais, mon cher garçon, me dit M. Firmin, — qui est de retour et que je suis allé revoir pour mettre de nouveau mon avenir entre ses mains — mon cher garçon, vous ne trouverez jamais une place de professeur dans une pension de Paris avec votre diplôme de bachelier !… C’est trop pour les pensions où il faut faire la petite classe ; c’est trop peu pour les grandes institutions. Dans les grandes institutions, vous pourrez être pion, pas professeur…

« Croyez-moi, il vaut mieux, si vous voulez entrer dans cette voie-là, faire comme Fidèle vous a dit, retourner près de votre papa, commencer dans son lycée… Vous secouez la tête, vous avez l’air de dire : « Jamais ! »

En effet, je secoue la tête et je dis : « Jamais ! »

Je veux bien donner mes journées, me louer comme un cheval, mais je ne veux pas rentrer dans la peau d’un maître d’études. J’ai trop vu souffrir mon père. Je ne veux pas être enchaîné à cette galère. Coucher au dortoir, subir le proviseur, martyriser à mon tour les élèves, pour qu’ils ne me martyrisent pas ! Non.