C’est le concierge mâle, ce gros homme. Il sera peut-être plus accommodant que sa femme.
Je retourne vers la loge et je lui débite mon cas très vite, en mettant en avant le nom du placeur cette fois.
« Je viens… »
Il m’interrompt d’un air entendu :
« Vous venez pour les saucisses ?
— Non, je suis envoyé par un bureau de placement, comme professeur. On a le déjeuner au pupitre et quinze francs par mois.
— Ah ! ah ! C’est bien vrai, ce que vous dites là ? »
Je proteste de ma sincérité.
— Eh bien ! allez là-bas, au fond de la cour à droite. M. Entêtard doit y être, lui ou sa femme. Vous leur expliquerez votre affaire. »
Je traverse la cour. — Quel silence !…
Je crois apercevoir une forme humaine qui fuit à mon approche. Il me semble entendre : « Il vient pour les confitures ! »
Je vais frapper à la porte que la concierge m’a indiquée.
J’y vais tout droit — tant pis !
Je crois deviner un œil qui se colle contre la serrure — un gros œil, comme ceux qui sont au fond des porcelaines :
— Ah ! petit polisson !
On ouvre au petit polisson…