Il essaie. On pourrait croire à un crime, à une tête déposée là ; mais cette tête remue ; les voisins des mansardes, d’abord étonnés, se rassurent et on lui dit même bonjour le matin.
Legrand a peur d’être égratigné par les chats.
Tout n’est pas rose certainement. Il ne faut pas non plus demander du luxe quand on en est où nous en sommes !
Et Legrand vit ainsi, tantôt la tête sur le toit, tantôt les jambes dans le corridor, les jours où il n’est pas d’escalier. On lui chatouille la plante des pieds en montant, et ça le fait pleurer au lieu de le faire rire, parce que sa bonne amie le chatouillait aussi (c’était pour avoir le beurre) et lui faisait ki-ki dans le cou.
Il a faim tout de même et il est incapable de faire œuvre lucrative de ses vingt doigts, dont dix sont bien crispés pour le moment.
Il n’est pas né dans le professorat et perd la tête à l’idée d’être pion… Le jour où il aura de l’argent, il le jettera sur la table en disant : c’est à nous ! il n’est pas seulement long, il est large, dans le beau sens du mot. En attendant, moi qui suis plus pauvre que lui, je puis, comme enfant de la balle universitaire, apporter plus à la masse.
Il faut que je me remette en route pour trouver une place où je gagnerais notre vie, avec mon éducation. C’est que j’en ai, de l’éducation !