Legrand, sans en dire rien, aimait. Ayant reçu ces choses de chez lui, il les a portées dans la famille de sa connaissance qui a pris son beurre, ses vêtements, son chapeau, ses chaussettes, et puis l’a flanqué dehors.
Il pourrait plaider, il ne veut pas ; il lui répugne de salir un souvenir de tendresse.
En attendant, il n’a plus rien à se mettre sur le dos ni sous la dent, et il vient me demander un bout d’hospitalité.
Une petite sole aussi, s’il y a moyen… il a bien faim…
Je lui ai pardonné.
Je voudrais bien tuer le veau gras ! Je ne puis !
J’obtiens même, à grand-peine, d’en bas, la petite sole pour lui et des têtes de merlan pour moi.
Il veut se coucher maintenant.
« Tu n’as pas peur de te coucher comme ça après dîner ? »
Se coucher ? Il n’y a pas moyen ! Il faudrait qu’il y en eût toujours un ou la moitié d’un sur l’escalier !
J’avais deux pouces de marge… Legrand a la tête de trop ! Il la met dans ses mains, il voudrait pouvoir la mettre dans sa poche !
« C’est inutile, mon ami ! Mais il ne faut pas se décourager, allons ! Cherchons. »
En cherchant, on trouve qu’il peut garder ses jambes à l’intérieur, s’il consent à ouvrir la tabatière en haut pour y passer sa tête.